Lundi 25 septembre, une 40aine de personnes se sont réunies dans la grande salle lumineuse de l’Extra pour un événement bien particulier : la remise de certificats « autonomie des outils numériques ».

4 mois pour se former

Ils venaient des ESAT Hélène Rivet, Robert Lafon et La Roue pour l’ALGED, des Ateliers du Moulin à Vent (Fondation Richard), de l’ESAT Witkowska (Association Valentin Haüy – AVH), de l’ESAT Saint Léonard (OSL), des ESAT Léon fontaine, La Courbaisse et Jacques Chavant (Adapei 69) et de l’ESAT Denis Cordonnier (ARHM).

De janvier à avril, tous les lundis, 20 travailleurs d’ESAT se sont retrouvés à l’Extra, l’espace séminaire de l’ESAT Hélène Rivet pour découvrir ou acquérir de nouvelles compétences digitales et bureautiques. Les 12 séances ont été organisées intégralement par l’organisme de formation Handiplume dans les locaux de l’ESAT Hélène Rivet. Ainsi, sous l’œil attentif de Zora, formatrice et Bruno Gaudriot, formateur et responsable d’Handiplume, les travailleurs en situation de handicap ont pu renforcer leurs connaissances.

En cette journée de remise de diplômes, tous semblent ravis de se retrouver pour l’évènement. L’occasion de faire un point sur leurs apprentissages. Si le but premier est l’autonomie dans l’utilisation des outils numériques, il a fallu commencer par les apprentissages initiaux tels que l’utilisation du clavier et des logiciels les plus utilisés : « J’ai bien aimé les exercices word, excel, on a fait des tableaux, appris à envoyer des mails et les recevoir » évoque un participant.

Mais rapidement, chacun a pu avancer avec de réelles perspectives, professionnelles comme personnelles.

« J’ai beaucoup aimé la formation. J’aimerais aller plus loin, j’ai un projet pour la suite et j’aurai besoin de la bureautique » ajoute Raoul. Pascale enchaîne : « Je suis fière de faire cette formation. Je suis à Robert Lafon et j’espère aller plus loin ». Et Badreddine d’ajouter : « Il faudrait mettre plus en pratique. Ça fait qu’un an que j’ai un ordinateur portable. J’ai un peu un manque de confiance… il faut juste que je revois les cours qu’il y a sur la clef USB. J’ai bien fait de venir »

De l’émotion et des perspectives

Pour certains, le défi semblait audacieux mais les résultats sont à la hauteur : « Je n’étais pas motivé au départ […] Je ne savais que mettre une flèche dans une case et maintenant, j’arrive à faire la totalité des étiquettes dans mon travail. J’ai appris à connaître l’outil numérique. Je n’ai pas d’ordinateur à la maison, donc je n’ai pas l’occasion de pratiquer mais je commence à bien aimer même si je suis toujours très papier-crayon » explique malicieusement Thierry, un des participants.

« C’est une joie terrible pour ma part. Ce sont les danses du monde entier que je peux voir depuis mon ordinateur. Merci beaucoup  » indique Victoire lors de sa remise de certification, le regard fier. En effet, pour certains, il s’agit de leur tout premier diplôme et l’émotion est palpable.

Un projet multi-acteurs

Pour que ces formations puissent voir le jour, il a fallu compter également sur le partenariat avec des entreprises, principalement privées, qui via leurs commissions handicap, ont cofinancé cette formation. Assystem, Atos, Aubay, BNP Paribas, Capgemini et La Banque Postale ont ainsi offert une formation 100% prise en charge.

Ainsi, les ESAT n’ont rien à débourser, ce qui n’est pas anodin pour des structures qui ne peuvent pas toujours proposer des formations si longues à leurs travailleurs en situation de handicap.

Pour autant, c’est aussi une organisation pour les référents des travailleurs en ESAT qui doivent organiser le travail en l’absence des ouvriers. Une gestion facilitée par le modèle de ½ journée « On apprécie que ce soient des formations longues. Pour un établissement comme le nôtre à Saint Léonard, qui avons des budgets formation qui ne sont pas toujours conséquents, c’est très très appréciable. Pour Gabriel, c’est parfait en ½ journée pour l’attention et ça permet également à Gabriel de revenir travailler l’après-midi. » explique un référent venu pour soutenir un travailleur de son équipe.

« Et les ouvriers apprécient la dynamique de groupe. Il ne faut pas loin d’une heure de transport en commun pour nous, donc leur présence atteste aussi de leur volonté de participer et d’apprendre. » ajoute une référente d’une autre structure.

« Vous avez été courageux, impliqués, curieux… » conclu Zora. « Vous preniez souvent la parole, posiez des questions… vous étiez deux groupes très vivants. » Et Bruno d’ajouter, « et nous avons eu très très peu d’absentéisme. Merci pour toute la volonté que vous avez mise dans cette formation. »