Qu’est-ce que le Pôle Passerelle ? 

En 2008, le Service d’Insertion Professionnelle (SIP) crée un dispositif de formation : le Pôle Passerelle. L’objectif alors est de permettre, aux travailleurs des 4 ESAT de l’ALGED, de se préparer progressivement à s’inscrire dans un parcours vers le milieu ordinaire de travail, tel que proposé par le SIP. Depuis, la formation a évolué dans son approche puisqu’il s’agit désormais de se préparer à devenir acteur de son futur et décider ainsi de son avenir professionnel. Choisir sa place, c’est décider de rester en ESAT ou de se positionner sur des mises à disposition, des prestations de service en entreprise ou encore d’intégrer, à terme, le milieu ordinaire, par le biais du SIP.

La formation s’est également ouverte à d’autres associations. Cette année par exemple, 3 travailleurs de l’ESAT Saint Léonard sont accompagnés au sein du groupe constitué de 8 personnes. Nous sommes donc partis à la rencontre des stagiaires de cette toute dernière promotion, lors d’une journée de formation.

 

Une formation soutenue par l’ESAT Hélène Rivet

Le Pôle Passerelle bénéficie, depuis sa création, du soutien des professionnels de l’ESAT Hélène Rivet, situé dans le 9e arrondissement de Lyon. Sa coordinatrice éducative, Pascale Duvivier, reste chaque année très impliquée dans la présentation de candidats. C’est donc dans ces locaux que nous rencontrons Fatima, Sarah, Alexandre, Sandrine, Aimée, Nora et le duo des « Christophe Le. et Christophe Lo. » comme ils le disent avec malice.

Nous arrivons dans une belle salle ensoleillée où chaque stagiaire, studieusement installé, prend le temps de nous accueillir avec bienveillance, le sourire se devine sur les lèvres, port du masque oblige ! Ils sont accompagnés de Joëlle Cook, Formatrice et Chargée d’Insertion Professionnelle du SIP. Depuis 2016, Joëlle anime l’ensemble de la formation et suit avec particulièrement d’attention l’évolution de chacun. Une notion primordiale pour que chaque personne trouve ses repères et se sente à sa place dans ce processus de décision pas toujours confortable puisqu’il implique des phases de doute, d’hésitations. « Gagner en confiance en soi, améliorer sa prise d’initiatives, se sentir plus autonome… sont les axes de progression évoqués de manière récurrente par les stagiaires, au moment des bilans » explique-t-elle.

Cette année, les stagiaires ont participé à 3 ateliers d’1h30 chacun sur le thème de la gestion du stress. Ces temps, animés par des 2 professionnelles extérieures à l’ALGED ont été très appréciés des participants.

 

Promotion 2021 : échanges et cohésion de groupe

De janvier à octobre, à raison d’1 jour par semaine (hormis bien sûr pendant les vacances de Pâques et d’été) ce sont 30 jours de travail et d’échanges qui conduisent les stagiaires à réfléchir et mûrir ainsi leur projet professionnel. « Nous avons appris par exemple à nous déplacer dans les transports en commun, à connaître les lignes les plus rapides, à nous rendre au travail depuis chez nous » explique à titre d’exemple Christophe Lo.

La pédagogie est interactive et individualisée fondée sur l’ADVP (Activation du Développement Vocationnel et Personnel), et basée sur l’écoute active. L’apprentissage est ainsi nourri de connaissances théoriques, d’exercices en groupe et en individuel, d’expression orale, de mimes, de jeux de rôles, de transmission des outils utilisés dans la recherche d’emploi, de stages. Être reçu en entretien individuel est également prévu, à la demande. Une diversité de contenu et de supports qui fait toute la richesse de cette formation.

 

1ère étape : connaissance de soi

Avant toute chose, les participants prennent un réel temps de réflexion sur la connaissance de soi. « Se connaître en tant que personne, c’est identifier ses traits de personnalité, ses goûts, valeurs, ses centres d’intérêt, ses qualités humaines. » explique Joëlle, la formatrice. Il faut aussi apprendre à se repérer dans l’espace et le temps, tracer son parcours de vie, identifier ses limites, ses contraintes. Se connaître ensuite en tant que professionnel puis en tant que personne en situation de handicap.

« On a appris déjà à se connaître nous-même. Par exemple, j’ai découvert au cours d’un exercice que ma mémoire était meilleure quand j’écrivais que quand j’écoutais » explique Christophe Le.  Sarah ajoute « Nous avons appris à identifier nos qualités professionnelles pour nous mais aussi celles que les autres voient à travers nous ».

La dimension « santé » est aussi évoquée, le handicap évidemment : connaître les différents types de handicap, le fonctionnement de la MDPH, le rôle de l’AGEFIPH… Des notions primordiales pour éclairer sa décision.

 

Le monde du travail en ESAT ou en milieu ordinaire

« Les stagiaires sont amenés à s’exprimer sur leur métier, leurs compétences, leurs qualités professionnelles, leur environnement de travail en ESAT. Ils découvrent ainsi la diversité du milieu protégé » indique Joëlle. Ils découvrent ensuite progressivement le milieu ordinaire de travail dans sa grande diversité, ses codes, usages. La formatrice explique aussi le principe des mises à disposition, des prestations de service aux entreprises qui offrent la possibilité, tout en restant dans les effectifs de l’ESAT, d’assurer des missions ponctuelles ou plus longues, à temps plein, à temps partiel, chez des employeurs du milieu ordinaire. En fin de formation, les participants montrent souvent de l’intérêt pour cette position médiane.

 

Un outil d’aide à la décision

Se connaître, découvrir le monde du travail, le milieu protégé, le milieu ordinaire, construire son projet professionnel, entrer en contact avec des employeurs constituent les étapes clés du Pôle Passerelle. Pour ceux qui le souhaitent, la formation offre également la possibilité d’effectuer un stage en milieu ordinaire. D’une durée moyenne de 2 semaines, il est organisé et encadré par la formatrice.

« Nous avons appris à faire une lettre de motivation à partir de l’expérience d’Alexandre » précise Sandrine. « Nous avons consulté les sites du Pôle emploi pour découvrir les attentes de employeurs » indique Sarah. « Et celui des pages jaunes pour repérer des employeurs qui nous intéressent » poursuit Sandrine.

Les modules semblent motiver particulièrement et donner la confiance qui manquait parfois à certains. « Par exemple, depuis que je suis cette formation, je n’ai jamais été absente » illustre Aimée.