En ce début de mois d’avril, nous nous rendons à l’EXTRA au sein de l’ESAT Hélène Rivet où les référents Vie Affective et Sexuelle de Couples (VASC), de chaque établissements et services de l’ALGED sont réunis. Ils prennent part à une journée de formation concernant la vie intime et affective des personnes atteintes de troubles autistique.

Une journée dédiée pour les personnes ressources VASC des sites de l’ALGED

La journée débute par un temps convivial avec les personnes ressources au sein de l’ALGED. La formation a pour objectif que tous les référents VASC puissent se rencontrer et échanger à propos de leurs pratiques. Ils se forment sur un sujet en particulier. Ce jour-là, c’était la vie intime, affective et sexuelle dans les troubles du spectre autistique. Elle était animée par Marie Golbery, psychomotricienne et Rachelle Chassard, éducatrice spécialisée au sein de l’Equipe Mobile Autisme du Centre de Ressource Autisme. Selon Marie Golbery « c’est un réel plaisir de pouvoir construire et mener à terme des projets de sensibilisation et de formation sur l’accompagnement de la vie intime, affective et sexuelle des personnes avec handicap. La riche dynamique de cette journée d’échanges nous a démontrée qu’il était nécessaire de poursuivre l’accompagnement des professionnels pour une meilleure évaluation des besoins des usagers. »

Pourquoi cette formation spécifique sur les Troubles du Spectres Autistique ?

Si l’ALGED accompagne majoritairement des personnes atteintes de Troubles de la Déficience Intellectuelle (TDI), il apparaît, avec la recrudescence des diagnostics des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA), que plusieurs d’entre elles, sont également concernées par des troubles du spectres de l’autisme, associées. Par ailleurs, depuis quelques années, avec l’évolution de la connaissance du cerveau et du fonctionnement cognitif, un nouveau classement des handicaps a été effectué. Les Troubles de la Déficience Intellectuelle et le Trouble du Spectre Autistique, font partie de la même catégorie, des Troubles du Neurodéveloppement. Or, les méthodes d’accompagnement préconisées pour cette catégorie sont en grande partie, applicables, à la fois au TSA et au TDI. Des Recommandations des Bonnes Pratiques Professionnelles (RBPP) de la Haute Autorité de Santé sont parues en juillet 2022. Elles viennent conforter ces notions.

Échanges de bonnes pratiques

Evoquer les sujets VASC n’est pas toujours simple dans le quotidien des professionnels. Aussi, ce temps partagé était particulièrement attendu afin de pouvoir échanger à propos de leurs pratiques. C’est également un temps pour se retrouver. Pour Sara Parnet, stagiaire VASC, dont c’était la première journée de formation, « la vie affective, amoureuse et sexuelle des personnes possédant un TSA et ou un TDI nécessite des approches et des postures bien particulières. Le fait de pouvoir s’informer de manière aussi riche et complète est une chance. Cette formation, m’aide à me questionner. Elle serait bénéfique pour tout professionnel du handicap. » Pour Corinne Fourneau, infirmière au sein du SAMSAH au Val d’Ozon « cette année, l’intervention des personnes de l’Equipe Mobile Autisme du CRA a permis d’aborder le cadre légal, les violences sexuelles…et surtout les particularités de communication et de compréhension des personnes souffrant d’un trouble du spectre autistique […] »

Découverte de nouveaux outils

La formation a également permis aux professionnels de découvrir de nouveaux outils et d’apprendre de nouvelles pratiques du quotidien de leurs pairs. Selon Corinne Fourneau « cette intervention a permis de découvrir des outils destinés aux professionnels de santé, comme une mallette pédagogique « Des femmes et des hommes » qui sert à accompagner les jeunes pour s’épanouir dans leur vie affective et sexuelle…. Ces outils sont inspirants pour organiser des ateliers sur le sujet de la sexualité. Les formatrices nous ont également orienté vers des sites internet et des ouvrages évoquant la vie affective et sexuelle avec des méthodologies d’animation. Cette formation nous a appris que les personnes accompagnées, changeant soudainement de comportement, ont pour 80% d’entre elles une douleur physique qu’elles n’analysent pas. Il est d’autant plus compliqué de détecter ces changements lorsque la personne ne s’exprime pas.”

Les sourires des professionnels, les échanges sur leurs pratiques nous font dire que tous ont passé une journée enrichissante. Le mot de la fin, nous le laissons à Corinne Fourneau qui explique que « comme d’habitude, une journée riche en échanges permettant de donner une dynamique et de progresser sur ce thème qu’est l’accompagnement au sein de l’ALGED. »