En ce début novembre, le site de BioMérieux à Craponne célèbre un événement bien particulier : Damien Ayne, ancien travailleur de l’ESAT Didier Baron, signe aujourd’hui son CDI chez Compass, société qui gère la restauration du site.

 

Un parcours bien organisé

Lorsque nous l’avions rencontré à la fin de l’été 2022, Damien renouvelait son contrat de mise à disposition (lire l’article « Damien, un travailleur comme les autres à bioMérieux »). Damien est un jeune homme discret et déterminé. Et son professionnalisme n’a pas échappé à l’entreprise bioMérieux et à son prestataire de restauration Compass.

Damien a commencé à l’ESAT de Chaponost dans l’atelier électricité puis il a intégré l’équipe de restauration. L’ESAT, en relation avec bioMérieux et Compass, propose ensuite à Damien une mise à disposition d’un an au sein de l’espace « café et restauration rapide » du restaurant d’entreprise. Une révélation pour ce jeune homme qui trouve très vite ses repères. La mise à disposition est prolongée une année de plus.

Deux ans durant lesquels Damien s’investit auprès de l’équipe salariée du restaurant comme n’importe quel travailleur… Jusqu’à ce beau jour où un CDI est proposé. « Je suis content, j’aime tout ici. Le service et les relations avec les clients… »

 

La signature d’un CDI… et d’une convention d’appui

Pour l’occasion, Guillemette Castellan, directrice de l’ESAT, Alexandra Capelli, responsable de production et Hélène Paris, monitrice d’atelier, ont fait le déplacement.

Gudek Ander, Directeur du pôle restauration du groupe Compass, accompagné par Damien Vincendeau, gérant de restaurant, Sébastien Murat, responsable du point de vente, Romain Fontaine, cuisinier et Stéphane Goron, chef du restaurant vip. L’équipe de bioMérieux est également présente bien évidemment : Claude Rampon, responsable des services généraux du site de Craponne, Patrick Deloge, responsable d’activité, Julie Oréfice coordinatrice RH et anciennement référente handicap du site de Craponne…

Si cette journée rassemble autant d’acteurs, c’est avant tout parce que ce projet s’est construit collectivement. Dans la continuité de cette démarche, une convention d’appui est signée entre les différents acteurs. Ainsi, Damien sera toujours accompagné par l’ALGED et son nouvel employeur aussi. C’est l’objectif de la convention d’appui. Une démarche qui s’inscrit dans le plan de transformation des ESAT.

« L’intérêt de cette convention est de poursuivre l’accompagnement socio-professionnel de Damien et d’échanger avec l’entreprise sur son intégration puis son évolution dans le poste. La partie administrative en lien avec la MDPH et la CAF est également prise en charge » explique Guillemette Castellan, « Mais aussi pour vous en tant qu’employeur :  une entreprise a droit à des aides à la suite d’une embauche de travailleur d’ESAT par exemple. On sait que le maintien de l’emploi fonctionne grâce au suivi. Il faut maintenir le lien avec les structures médico-social et nous avons ces compétences ».

Ainsi, un interlocuteur ALGED viendra régulièrement, au moins une fois par trimestre, pour s’assurer que tout fonctionne comme convenu pour tous, dans la cadre de la convention d’appui.

« Et il ne faut pas hésiter à nous faire remonter le moindre souci » ajoute Damien Vincendeau au nouvel embauché. « Ce qui fait le succès d’une embauche comme la tienne, c’est la personne embauchée, mais aussi la personne qui accompagne, la confiance. Là, ça a bien fonctionné, c’est de l’énergie, c’est du temps. Mais ça tire tout le monde vers le haut« 

Damien est donc désormais salarié de Compass/Eurest, à raison de 30h par sur le site de bioMérieux où il a déjà travaillé en mise à disposition durant deux ans.

 

Une réussite qui donne des idées

La prochaine étape sera de faire venir des référents de bioMérieux durant une demi-journée à l’ESAT. Objectif : qu’ils puissent voir concrètement l’organisation de la restauration à l’ESAT : identifier le travail entre les professionnels de l’ESAT et les personnes accompagnées, quel point de vigilance avoir… Une action déjà réalisée récemment pour un autre travailleur de l’ESAT qui pourrait prochainement intégrer le site de bioMérieux en mise à disposition.

« On va prendre le temps de le faire bien et mettre toutes les chances de notre côté pour que ça réussisse » indique Gudek Ander

« Vous avez servi d’exemple, d’autres entreprises nous demandent maintenant de mener des actions similaires » ajoute Guillemette Castellan.

« Avec Damien, il y une bonne proximité, ça fonctionne bien. » explique Damien Vincendeau .« Avec la COVID, on a ouvert progressivement l’espace restauration rapide et une fois qu’on a pu réouvrir tous les espaces, c’est là où Damien a été important parce qu’il a fallu accélérer la cadence. 

Maintenant, le projet c’est de voir si un nouveau travailleur d’ESAT va pouvoir être intégré au self avec un rythme plus important, une équipe plus grande… Il va falloir qu’on informe les équipes, on a commencé à les sensibiliser. Il faut laisser du temps au référent pour qu’il ait de la disponibilité pour encadrer… C’est de l’humain, on ne peut pas faire les choses qu’à moitié. […] On ne peut pas se permettre de louper l’intégration d’une personne. »

 

Et la suite pour Damien ?

Si l’expérience de Damien est inspirante pour beaucoup, cette démarche vers le milieu ordinaire peut aussi faire peur. C’est pourquoi il existe un droit au retour avec la possibilité de revenir travailler en ESAT si le travail en entreprise ne convenait finalement pas. Pour Damien, il y a peu de place au doute : il semble avoir définitivement trouvé sa voie.

« Mon projet ? C’est de continuer à évoluer » évoque Damien. « Maintenant que je suis embauché, j’ai le projet de déménager pour me rapprocher d’ici, passer mon permis de conduire… ».