A Craponne, à une petite demi-heure à l’ouest de Lyon, se trouve l’un des plus grands sites de bioMérieux : une entreprise française spécialisée dans le diagnostic in vitro et qui exporte ses produits dans le monde entier. Depuis un an, Damien AYNE, travailleur en situation de handicap à l’ESAT Didier Baron, est en mise à disposition au sein du restaurant d’entreprise du site (tenu par la société de restauration Compass Group). Et cette aventure ne fait que commencer !

En cette période estivale, nous nous rendons sur le site où travaille Damien. Aujourd’hui est un grand jour : il renouvelle son contrat de mise à disposition pour une année supplémentaire. A cette occasion, sont présents (de gauche à droite sur la photo) :

  • Jacques Le Levier, spécialiste services généraux de bioMérieux,
  • Sébastien Murat, responsable du point de vente, et qui travaille main dans la main avec Damien,
  • Damien AYNE,
  • Hélène Paris, monitrice d’atelier de l’ESAT Didier Baron,
  • Guillemette Castellan, directrice de l’ESAT,
  • et Julie Oréfice assistante ressources humaines et référente handicap du site de Craponne de bioMérieux.

 

A BioMérieux, la politique handicap fait partie de la philosophie de l’entreprise

Julie Oréfice nous explique comment cette aventure a commencé : « Nous accompagnons plusieurs personnes de l’ESAT Didier Baron sur nos sites. Nous avons notamment eu une collaboratrice de l’ESAT sur notre site de Marcy l’Etoile pour laquelle nous avons formé toute l’équipe au sein de laquelle elle travaillait, afin que tous soient sensibilisés aux particularités de son handicap… Et la mise à disposition s’est ensuite parfaitement bien déroulée mais pour Damien ce n’est pas un sujet. »

De manière générale, l’entreprise mène une véritable politique d’inclusion concernant le handicap avec des événements de sensibilisation, une newsletter spécifiquement dédiée à ce sujet tous les trimestres, la diffusion d’informations « le saviez-vous » sur les écrans de tous les sites en France et surtout un fort taux d’embauche de personnes en situation de handicap (6,33% sur le site de Craponne en 2021).

« L’objectif est d’accompagner au maximum nos collaborateurs en situations de handicap. A titre d’exemple, nous avons déjà eu 11 nouvelles RQTH* depuis janvier 2022 car nous communiquons beaucoup sur le sujet, et les collaborateurs en situations de handicap ont également accès à de nombreux dispositifs grâce à l’accord d’entreprise récemment renouvelé : jours de congés supplémentaires pour se rendre à des rdv médicaux, possibilité de départ anticipé à la retraite, jours de CET** offerts, CESU lors de la 1ère RQTH etc…. »

« Pour Damien, c’est l’ancienne référente handicap du site de Craponne, Anouck Foraz, qui a initié ce projet. Le lancement a été compliqué à mettre en place techniquement, notamment à cause du Covid et des restrictions liées, alors, quand Damien est arrivé ça a été un soulagement. Et depuis nous sommes ravis, cela fonctionne très bien. »

* RQTH : Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé 

** Compte Epargne Temps

 

Damien, l’exemple d’une intégration réussie

Tous les jours, ce sont entre 150 et 200 personnes qui viennent dans cet espace « café / restauration rapide » du restaurant d’entreprise, fréquenté par des salariés bioMérieux mais aussi  par de nombreuses personnes de sociétés extérieures qui viennent travailler sur le site.

Damien explique « j’ai travaillé 2 ans en restauration rapide dans un restaurant traditionnel. Je savais que la restauration me plaisait, tout me plait dans ce travailIci, j’arrive autour de 7h-7h30 et je finis à 14h30. Je prépare les sandwichs, les hamburgers, les salades-bar, les salades à la demande. Parfois j’aide en bas aussi… »

Jusqu’au paiement par badge ou en carte bleue, Damien sait tout faire, il a été formé et semble gérer cela avec naturel et professionnalisme.

Sébastien Murat, responsable du point de vente a noué une véritable complicité avec Damien « C’est lui qui s’occupe du salade-bar à 99% du temps, il sert aussi les boissons, gère l’encaissement, selon la charge de travail, on peut aussi aider pour la salle vip… Il est tout à fait autonome. Au lieu de faire une seule tâche, Damien a été formé tout de suite sur tout. La prochaine étape sera les commandes. Il est curieux d’apprendre donc en septembre on va s’y mettre, dit-il avec un regard complice à Damien. Et puis ça a marché tout de suite, pour le travail comme entre nous. Les salariés qui viennent demandent tout le temps « il est où ton fils ? ». On a un bon duo ! »

Jacques Le Levier complète « Damien est attentionné, il écoute, il sait s’adapter. Ils s’entendent super bien avec Sébastien. Il y a une belle équipe ici, une belle osmose. Damien a un bon sens du service et pour nous c’est très très bien, c’est le cœur de notre métier. »

 

Coordination entre l’ESAT et l’entreprise : la clef de la réussite 

 Tout le suivi a été fait en partenariat avec Hélène Paris, monitrice d’atelier de l’ESAT Didier Baron « Au début je venais tous les 15 jours, le temps que cela se mette en place. Maintenant je viens une fois par mois. On rencontre Damien, Sébastien, je vérifie que tout va bien, s’il est à l’heure, s’il respecte bien les consignes, on répond aux questionnements de Sébastien. L’important est que le relationnel soit bon des deux côtés. »

Hélène suit 7 mises à disposition de travailleurs de l’ESAT Didier Baron pour des entreprises alentours. « En général, je fais un bilan global 1 fois par an pour évaluer comment ça se passe, comment ça évolue. S’il y a des nouveaux travaux ou fonctions qui n’étaient pas sur le contrat et que l’on peut mettre en place. L’objectif, c’est d’aller vers l’extérieur, de permettre à ces travailleurs une vie professionnelle la plus proche possible de la normale. »

Guillemette Castellan, directrice de l’ESAT complète : « L’intégration de Damien est un réel succès. L’accompagnement est la clef d’une intégration réussie et ici on sait que ça fonctionne, nous sommes ravis ! ».

Le sourire sincère de Damien confirme les paroles positives du côté de l’ALGED comme de celui de bioMérieux. Notre rencontre s’achève par la signature du renouvellement de mise à disposition et Sébastien conclut « Et maintenant, on ne va pas se voir pendant un mois durant nos vacances, mais on sait déjà qu’on va s’appeler toutes les semaines ».