Frédéric Prost a rejoint l’ALGED en 2007. D’abord remplaçant pendant dix ans sur différents services, il intègre le SAT (Service d’Accueil Temporaire) dès son ouverture. Après la réforme du diplôme d’AMP, il devient en 2018 titulaire en tant qu’AES, concrétisant une reconversion pleinement réussie.
Avant d’embrasser le secteur médico-social, Frédéric évoluait dans le commerce : bac STT puis six ans en tant que préparateur de commandes. “Après un licenciement économique, j’avais besoin d’un métier porteur de sens. J’ai envoyé une candidature spontanée à l’ALGED… et je ne suis jamais reparti !”

 

Un public en mouvement

Au SAT, Fred, comme il est appelé ici, accompagne un public de 20 à 79 ans, actuellement plus jeune, sortant d’IME, de MECS, en rupture de parcours ou tout simplement se cherchant dans un monde d’adulte. Trois types d’accueil sont proposés : urgence, répit ou expérimentation de la vie en hébergement. “Les profils des personnes que nous accompagnons changent tout le temps. C’est très vivant !”

Le service compte 10 places, avec des séjours séquentiels pouvant aller jusqu’à 90 jours par an. “On s’adapte selon les besoins, les familles et les places disponibles.”

 

Autonomie, confiance et initiatives

Frédéric apprécie particulièrement la grande autonomie du poste qui diffère du rôle de l’AES dans les foyers pérennes typiques : “Nous sommes une équipe de six et chacun connaît l’ensemble des personnes pour que l’accompagnement se poursuive, même si un collègue est absent. Nous avons une grande liberté d’action et surtout notre cheffe de service nous fait confiance, c’est motivant.”

Ses journées varient selon les horaires, entre 7h à 22h sur un planning de 6 semaines. Après la relève orale avec le veilleur de nuit, place aux accompagnements du quotidien : réveil, petits-déjeuners, autonomie domestique, guidance verbale, activités extérieures. “On aide les personnes à se repérer dans leur vie, à sortir, à s’ouvrir sur leur quartier.

Le SAT travaille d’ailleurs beaucoup avec le tissu local. Et là aussi, Fred peut proposer des actions très différents. “Quand il y a des résidents présents durant la journée, on va les accompagner à des activités inclusives, si possible au plus près de chez eux. Le but, c’est qu’ils puissent s’y rendre seuls ensuite, comme endroit ressource soit pour lutter contre l’isolement soit s’ouvrir à la citoyenneté.
Par exemple, nous avons été récemment aux portes ouvertes de la canille, de l’association Amahc, qui est un bar de quartier ouvert à tous. Et depuis, une personne accompagner a décidé de s’y rendre régulièrement. Et ça va s’inscrire dans son projet personnalisé. ”
On va aussi régulièrement faire des activités avec L’escal, Les Petites Cantines… 

 

Un métier riche et exigeant

Au-delà du terrain, Fred gère une importante part administrative et relationnelle : échanges avec les familles, bilans individuels, projets personnalisés via la méthode Eladeb, les évaluations et tout ce qui permet de suivre le parcours des personnes via le logiciel IMAGO. “Il faut être à l’aise à l’écrit et dans la relation. Et savoir défendre ses choix éducatifs.”

Fred est aussi référent de la VASC (Vie Affective, Sexuelle et Couple). Dans ce cadre, il coanime un temps dédié chaque jeudi soir avec sa collègue Anissa. “On choisit les thématiques ensemble avec les personnes, c’est un vrai moment d’échange.”
Formations, réflexions sur les addictions, les écrans ou la parentalité : avec l’ALGED, Fred se forme dès qu’il le peut. “J’adore apprendre. Chaque formation m’aide à faire évoluer mes pratiques.”

 

Un poste où rien n’est jamais figé

Ce qu’il aime au SAT ? La variété. “Ici, il n’y a pas de routine. La dynamique de groupe change sans arrêt. C’est une vraie école du métier : on apprend, on s’adapte, on se remet en question.

Un autre aspect qui me plait particulièrement, c’est que le SAT soit très impliqué dans la logique d’autodétermination : “On joue la transparence, on construit la confiance. Parfois, c’est un simple détail, comme accepter de se tutoyer quand les personnes le demande, qui fait évoluer la relation.”

Fred conclut avec un sourire : “Ce service bouge, les gens changent, les projets aussi. Rien n’est figé, et c’est ce qui me plaît le plus.”