L’habitat inclusif, mentionné dans le code de l’action sociale et des familles, est un « habitat accompagné, partagé et inséré dans la vie locale ». Il est destiné aux personnes âgées ou en situation de handicap qui font le choix, pour leur résidence principale, de ce mode d’habitation, assorti d’un projet de vie sociale et partagée.

La Métropole de Lyon porte une politique de soutien au développement de l’habitat inclusif dans une logique de diversification de l’offre proposée aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap sur son territoire. Dans ce cadre, un appel à projets pour la mobilisation de l’Aide à la Vie Partagée (AVP) au bénéfice des personnes âgées et des personnes en situation de
handicap a été lancé en 2021. L’objectif est de soutenir, via la création d’une aide individuelle versée au porteur de projet, l’innovation et le développement de nouvelles formules intermédiaires entre la vie à domicile et la vie en établissement.

L’aide à la vie sociale et partagée est une aide individuelle, destinée à financer :

  • L’animation de l’habitat inclusif
  • La coordination du projet de vie sociale et partagée
  •  La régulation du « vivre ensemble » à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitat

Le forfait AVP est attribué en s’assurant que les personnes à qui il est destiné, vivent en habitat inclusif et sont en situation de handicap ou âgées. Il est versé directement au porteur de projet. Ce forfait a principalement pour objet la rémunération d’un
professionnel chargé de l’animation.

La Métropole a retenu les deux projets d’habitat inclusif de l’ALGED.
Un premier projet intitulé « colocations solidaires entre personnes en situation de handicap et étudiants » est en cours d’élaboration. Afin de faciliter la participation sociale et citoyenne des habitants, ce premier projet de colocations solidaires sera localisé dans une partie des appartements du foyer-appartements de La Providence à Lyon 9ème, à proximité des transports
en commun, des commerces, des services publics et des services sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

Cet habitat inclusif sera constitué de plusieurs appartements où les habitants seront locataires et vivront en colocation. Au sein d’une colocation un étudiant pourra vivre avec deux personnes en situation de handicap.
Un habitat inclusif doit mettre à disposition un ou plusieurs locaux collectifs, dans la structure ou à proximité. Un appartement sera donc dédié et destiné à la mise en œuvre du projet de vie sociale et partagée. Certaines activités du projet de vie pourront aussi avoir lieu dans une partie de l’appartement en colocation, affectée à cet usage.

Un professionnel chargé d’insertion construira et animera, avec les habitants, le projet de vie sociale et partagée. Ce professionnel aura pour rôle :

  •  d’impulser une dynamique de groupe afin de rendre les habitants acteurs de leur projet,
  • de faire vivre le collectif avec pour objectifs le soutien à l’autonomie et l’encouragement à l’émancipation.

L’animateur veillera aussi au bon fonctionnement de la dynamique collective dans le respect de chacun (gestion des conflits, préparation de l’accueil ou du départ d’un habitant…), afin de sécuriser le vivre ensemble dans ce cadre de l’habitat inclusif.

Le projet de vie sociale et partagée vise à prévenir le risque d’isolement et de solitude des habitants.
Ce risque pourra être prévenu par des activités collectives (pouvant être, par exemple, culturelles, de loisirs, ou sportives), organisées avec le soutien éventuel de bénévoles ou de proches et permettant aux habitants de s’insérer dans la vie du quartier.
Ce projet pourra être soutenu par les services sociaux et médico-sociaux compétents, proposant à la personne accompagnée différents types d’accompagnements, dans le cadre des dispositifs de droits communs. L’animation du projet de vie sociale et partagée viendra en complément des aides déjà existantes. Le deuxième projet sera décrit ultérieurement.

Noémie Allart, chargée de mission

Retrouvez cet article en page 8 de la Revue Ensemble n°84