Chaque jeudi matin, des personnes accompagnées à Saint Symphorien d’Ozon attendent impatiemment l’heure de leur atelier Tango. Organisé avec la coordinatrice-animation Audrey Tourre, un groupe du FV profite de l’atelier de 9h30 à 10h30 puis un second groupe composé des personnes de l’EAM et du SAT, de 10h30 à 12h. Ainsi, chaque résident peut profiter d’un atelier toutes les 2 semaines.

Naissance du projet

Avant la période de Covid, de la gym-danse était dispensée par une bénévole sur le site de Saint Symphorien d’Ozon. Mais avec le vieillissement des personnes accompagnées, ce format devenait plus compliqué à mettre en place. L’association Mélinouche d’Amélie Rigaux a pris un temps la suite puis le covid a mis en pause ces beaux projets. Mais il en fallait bien plus pour stopper cette dynamique.

Ainsi, depuis un peu moins d’un an, Julie Ollivier a pris le relais pour le plus grand plaisir des résidents. L’intervenante qui travaillait beaucoup en EHPAD, est formée à diverses pratiques holistiques telles que le massage, la réflexologie, la méditation… « Puis est venu l’amour pour le Tango argentin » explique-t-elle, « ce qui m’a amené à mettre en place un accompagnement des personnes avec des ateliers de tango adapté. Il s’agit d’une approche globale et adaptée à chaque personne en séance individuelle ou ateliers collectifs. »

Grâce à son association Nuna Qhali, elle propose des cours adaptés aux adultes, aux personnes âgées (à domicile, en institution et résidence autonomie) ou aux personnes en situation de handicap (en établissement spécialisé).

 

Tango : vecteur de bien-être

« Il est un lien entre la pensée logique, le mouvement et l’état émotionnel qui influencent les procédés de mémoire du mouvement. Il influence des impulsions musicales sur les facultés cognitives et motrices. » explique l’intervenante.

Les bases du tango permettent de pratiquer la danse en tant qu’espace d’expression et de répondre aux problématiques que peuvent déclencher certains handicaps. Par exemple, pour des personnes trisomiques, cela peut aider à travailler les phobies sociales, les rapports compliqués de dépendance, la thérapie de la douleur… Le Tango est aussi reconnu pour avoir des effets bénéfiques pour les gens atteints de Parkinson ou de troubles neuro-cognitifs.

« Les participants voient une amélioration dans leur posture, leur équilibre, leur mobilité, leur coordination. La musique du Tango semble faire partie des éléments importants du processus par son rythme régulier et entrainant ainsi que ses belles mélodies. L’enlacement que nous nommerons abrazo en espagnol, procure aussi un sentiment de réconfort et d’assurance [….] 

Viennent ensuite des mouvements de dissociation du torse avec des pivots. Tous ces mouvements contribuent à une meilleure mobilité et fluidité. Danser le Tango apporte du bonheur et stimule la production de dopamine qui est très bénéfique pour nos participants. Sur un plan relationnel, c’est aussi un espace où l’on tisse un lien social apaisé et différent du quotidien, que ce soit entre les résidents comme entre le résident et le personnel. Un lien de confiance s’instaure. »

L’atelier de Tango est une bulle d’air où chacun prend du plaisir à danser, à chanter, à écouter de la musique et à se détendre ! Chaque personne étant différente il sera proposé un bilan, à la suite d’une discussion pour connaître les besoins du groupe ou de la personne et ainsi adapter l’atelier.

 

Comme une trainée de poudre positive

Pour un petit défi supplémentaire, les foyers du Val d’Ozon espèrent pouvoir présenter un spectacle au cours de l’été et partager leur joie de cette pratique.

Le succès rencontré par ces ateliers a depuis poursuivi sa route : depuis quelques mois, ceux-ci profitent également aux résidents d’autres structures de l’ALGED, déjà conquises. Les foyers de La Providence et de Fourvière dansent ainsi eux aussi régulièrement, au son des mélodies d’Amérique du Sud.